VÉTÉRANS


LA VIE APRÈS LES FORCES


Chaque année, plus de 1500 militaires sont libérés des Forces armées canadiennes. La transition à la vie civile peut s’avérer particulièrement ardue, notamment pour les militaires qui doivent composer avec des problèmes de santé physique ou mentale. 


Ce projet présente une série de portraits de vétérans canadiens ayant subi une blessure marquante alors qu’ils étaient au service des Forces. Après avoir revêtu l’uniforme en mémoire de leur passé militaire, ces vétérans dévoilent une facette de leur réalité dans le monde civil, illustrant leur nouvelle identité. 


Les images témoignent de leurs cicatrices, parfois invisibles, et révèlent avec sensibilité la bravoure et le sacrifice dont ils ont fait preuve. Elles posent un regard intime sur le parcours inspirant d’individus pour qui chaque jour est désormais un combat mené avec dignité et résilience, sur le long chemin de la reconstruction.

MAXIME C. GLEETON


BOMBARDIER


Maxime a servi à titre de membre de détachement et observateur avancé au sein du 5e Régiment d'artillerie légère du Canada. Il a participé à une mission en Afghanistan en 2009, en appui aux bataillons du Royal 22e régiment. En plus de souffrir d’acouphènes et de surdité, il a développé d’importants symptômes de stress post-traumatique quelques mois après son retour au pays. Il bénéficie désormais des services de Lailou, son chien d’assistance, entraîné pour désamorcer son anxiété et l’aider à mieux gérer ses émotions, notamment en situation de crise. Maxime a été libéré des Forces en février 2015 après 7 ans de service.

STEVE CORMIER


MATELOT-CHEF


Steve a servi comme mécanicien sur les sous-marins de la Marine royale canadienne. Suite à une importante blessure au dos qui entraîna une lombalgie chronique et de l’arthrose précoce, il s’est retrouvé contraint dans ses activités physiques et son entraînement. Après avoir été rétrogradé de Maître de 2e classe à Matelot-chef, Steve a sombré progressivement dans une dépression majeure. Il a été libéré des Forces en février 2013 après plus de 19 ans de service.

ANNIE TÉTREAULT


MAJOR


Annie a servi comme infirmière de soins critiques au sein des Services de Santé de l’Armée de terre. Après une première mission en Bosnie, elle a été déployée en Afghanistan à trois reprises, en soutien aux bataillons du Royal 22e régiment. Suite à deux rotations extrêmement difficiles à l’unité des soins intensifs de l’hôpital militaire de Kandahar, où elle confie avoir laissé une partie d’elle-même, Annie a développé un trouble de stress post-traumatique. Elle a été libérée des Forces en novembre 2017 après plus de 21 ans de service.

FRED CARON


CAPITAINE


Fred a servi à titre de fantassin et de commandant de peloton au sein du Royal 22e régiment. Il a participé à de nombreuses missions outre-mer, notamment lors de la guerre du Golfe, en ex-Yougoslavie, puis en Afghanistan. En 2009, lors de son second déploiement en Afghanistan, il a reçu le mandat de former la toute première compagnie de reconnaissance de l’Armée nationale afghane. Il faisait partie d’un groupement tactique chargé de faire la lutte aux insurgés talibans par l’entremise d’attaques héliportées agressives; une opération difficile qui bouscula sa carrière. Après avoir développé un trouble de stress post-traumatique, Fred a été libéré des Forces en 2013 après 25 ans de service.

CHRISTIAN MARANDA


CAPITAINE


Christian a servi à titre de fantassin et d’officier d’infanterie au sein du Royal 22e régiment. Lors de sa première mission en Afghanistan, il faisait partie d’un groupement tactique ayant pour mandat de perturber l’action des insurgés qui opéraient dans la province de Kandahar. En août 2009, alors que ses soldats et lui tentaient de désamorcer un engin explosif improvisé durant une opération de routine, il fut grièvement blessé lors d’une explosion qui emporta deux de ses frères d’armes. Après avoir été rapatrié au pays, Christian a dû passer 30 mois en réadaptation pour réapprendre à parler, à marcher et à écrire, en plus de devoir composer avec les symptômes d’un trouble de stress post-traumatique. Il a été libéré des Forces en 2016 après 17 ans de service.

FRANÇOIS DUPÉRÉ


CAPORAL


François a servi comme fantassin et disséminateur au sein de l’infanterie et l’équipe tactique d’opérations psychologiques du Royal 22e régiment. Après une première mission en Bosnie, il a été déployé à deux reprises en Afghanistan. En avril 2011, il a été victime d’un attentat suicide qui a failli lui coûter la vie, alors qu’un kamikaze chargé de 150 livres d’explosifs s’est fait détoner à deux mètres de lui. La liste de ses blessures s’avère longue: veine jugulaire sectionnée, oeil crevé, mâchoire réduite en miettes, tympan défoncé, perte d’un poumon et de l’usage d’une main, sans compter les centaines d’éclats d’obus désormais logés dans son corps. François a été libéré des Forces en 2016 après 17 ans de service.

DENIS PERRIER


CAPORAL


Après un premier déploiement à Chypre, Denis a servi comme fantassin dans l’infanterie et le groupement tactique du Royal 22e régiment durant la guerre de Bosnie. Il conserve de sombres souvenirs de cette mission, durant laquelle il a perdu un frère d’armes. Lors d’une patrouille, ce dernier a été kidnappé par des Serbes armés et a subi un viol collectif. Suite à ce trauma, il s’est enlevé la vie. À une époque où peu de services d’aide psychologique étaient offerts aux militaires, Denis a développé un état de stress post-traumatique et a souffert d’une dépression majeure. Il a été libéré des Forces en 2016 après plus de 28 ans de service.

MATHIEU BUSSIÈRES


SERGENT


Mathieu a servi comme sergent d’artillerie au sein du 5e Régiment d'artillerie légère du Canada. Il a participé à deux missions en Afghanistan, en appui aux bataillons du Royal 22e régiment. Aux prises avec plusieurs symptômes de détresse psychologique altérant son fonctionnement, il est sorti volontairement des Forces en 2013 après 11 ans de service. Il a été suivi pendant un an à la clinique pour les traumatismes liés au stress opérationnel de Québec, où il a finalement reçu un diagnostic d’état de stress post-traumatique.

LUC ROLLIN


ADJUDANT


Ayant servi à titre d’adjoint de peloton au sein du Royal 22e régiment, Luc a pris part à de nombreuses missions outre-mer. Après avoir été muté en Allemagne, il a participé à une opération de maintien de la paix à Chypre avant d’être déployé au Qatar lors de la guerre du Golfe. Il a ensuite participé à de nombreuses missions de guerre, notamment en Ex-Yougoslavie, où il a frôlé la mort lors d’un grave accident de véhicule blindé, puis en Bosnie et en Afghanistan. C’est suite à une mission profondément marquante en Haïti que Luc a fait face aux premiers signes d’un trouble de stress post-traumatique. Pendant 7 ans, il a caché sa maladie malgré les symptômes qui altéraient de plus en plus son fonctionnement et ses relations familiales. Ayant trouvé le courage de demander de l’aide, il a été libéré des Forces en 2013 après 34 ans de service.

DEREK SPEIRS


MATELOT-CHEF


Derek a servi comme cuisiner sur les sous-marins de la Marine royale canadienne. En octobre 2004, il faisait partie de l’équipage du HMCS Chicoutimi, devenu tragiquement célèbre lors d’un convoyage dans l’Atlantique Nord ayant pour objectif de ramener le sous-marin au Canada depuis l’Écosse. Lors de ce voyage, une exposition électrique engendra une incendie à bord du sous-marin, causant d’importants dommages et entraînant la mort d’un membre de l’équipage. Le naufrage dura cinq jours. Suite à cet incident, Derek a développé un trouble de stress post-traumatique sévère et a commencé à souffrir de crises épileptiques. Lors d’une crise, il s’est fracturé la colonne vertébrale et doit maintenant composer avec une lombalgie chronique, en plus de jongler avec une dépression. Il a été libéré des Forces en 2011 après 22 ans de service.

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